La belle histoire d'un grain de blé...

Eviter les pollutions ponctuelles grâce au « biofiltre »

Sauf situation exceptionnelle causée par exemple par un orage violent, les pesticides appliqués dans les cultures selon les prescriptions ne polluent ni les eaux de surface, ni les eaux souterraines, parce que leur migration est freinée, voire bloquée par le sol où ces produits sont dégradés, principalement par des microorganismes.

Toutefois, le risque de pollution ne s'arrête pas avec la fin du traitement. En effet, lors du rinçage et du nettoyage du pulvérisateur, l'eau utilisée est contaminée et peut, si on la lâche directement dans le caniveau, se retrouver très vite dans les cours d'eau.

Un biofiltre est un dispositif simple destiné à recevoir des eaux souillées par des pesticides et à les en débarrasser avant d'être rejetées vers les des citernes à lisier. Ils mettent en œuvre différents matériaux organiques (terreau, sciure de bois, paille hachée, etc) favorables à l'adsorption des molécules organiques et à l'activité des microorganismes dégradant les produits phytopharmaceutiques.

Cette « filtration biologique » se répand de ferme en ferme et est en passe de se généraliser. Elle pourrait très utilement être adoptée également par les utilisateurs de pesticides en-dehors de l'agriculture. En effet, la part des biocides et des pesticides utilisés en-dehors de l'agriculture est loin d'être négligeable, tant en termes de volume qu'en termes d'impact environnemental !

 

Carl Devleeschouwer
CRA-W ; Département Phytopharmacie