Semeki N.J., Mbwamulungu M.C., Inoussa N., Baraka L.P., Kaki M.H., Bolaluembe B.P.C. et Vermeulen C. [2021] Enjeux et défis de la mise en oeuvre des Unités Forestières Artisanales dans le Maï-Ndombe en République Démocratique du Congo. Revue Scientifique et Technique Forêt et Environnement du Bassin du Congo. vol 17, 44-58. doi.org/10.5281/zenodo.5550343

 
Résumé :
L’exploitation forestière artisanale représente à la fois un enjeu et un défi majeurs dans l’optique d’une gestion durable et légale des forêts en République Démocratique du Congo (RDC). Bien qu’elle constitue un potentiel économique important, le secteur demeure cependant dans le domaine informel et illégal, en raison notamment des lacunes juridiques. Pour tenter de le réguler, les arrêtés n°84/2016 du 29 octobre 2016 relatif à l’exploitation forestière et n° 85/2016, qui institutionnalise l’Unité Forestière Artisanale (UFA), ont été édictés par le Ministère de l’Environnement. La présente étude, conduite dans la Province de Maï-Ndombe entre janvier et février 2018, décrit les perceptions des parties prenantes sur l’applicabilité de ces textes et les défis de mise en oeuvre des UFA dans cette région. Des enquêtes ont été réalisées essentiellement avec l’administration forestière, les autorités politico-administratives et les exploitants artisanaux. L’analyse qualitative des données recueillies a permis d’établir des convergences ou divergences entre les déclarations des différents acteurs. Les résultats montrent que les textes régissant le secteur du sciage artisanal sont peu connus et/ou non respectés par les acteurs sur le terrain. Les exploitants accèdent à la profession sans détenir au préalable les documents administratifs requis. La licence d’abattage est utilisée à la place du permis de coupe artisanal et le carnet ou registre d’exploitation n’est tenu pour aucune opération forestière. Les souches des arbres abattus ou les billes ne comportent aucun marquage, rendant impossible une quelconque traçabilité. En outre, les différents acteurs n’ont pas les compétences
techniques, financières et matérielles adéquates pour gérer une UFA. Cette étude révèle donc que, quatre années après l’instauration des UFA, rien n’est effectif sur le terrain. La mise en oeuvre de ce dispositif demeure un défi opérationnel en RDC. Le risque d’une réglementation « coquille creuse » est grand malgré le caractère non durable de l’exploitation du bois. Un renforcement des capacités des acteurs clés apparaît indispensable pour rendre effectif ce nouveau mode de gestion des forêts.
 

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