Linchant et al._les drone au secours de la grande faune

Linchant J., Lejeune P., Vermeulen C.

[2014] Les drones au secours de la grande faune menacée de RDC. Parcs & Réserves 69(3), 4-13

Dans un contexte international de pressions de plus en plus intenses sur la faune sauvage, caractérisées notamment par une recrudescence intense du braconnage, le suivi régulier de la faune est essentiel pour assurer sa conservation. La situation de la biodiversité en République Démocratique du Congo est particulièrement préoccupante suite aux nombreux conflits armés et aux pressions anthropiques qui en découlent, ainsi qu’au manque de moyens et d’investissement. Habituellement, le suivi de la faune est réalisé à l’aide d’inventaires pédestres et aériens. Cependant, ces méthodes font face à de nombreuses contraintes, notamment leur coût et la logistique importante qu’elles demandent. Elles sont aussi dangereuses pour les opérateurs, ces derniers risquant leur vie lors d’accidents de vol ou lors de rencontres avec des braconniers ou des animaux potentiellement dangereux. Dans ce contexte, l’utilisation des drones civils, actuellement en pleine expansion, représente une alternative aux méthodes classiques pour le suivi de la grande faune et la surveillance des aires protégées. En effet, cette nouvelle technologie présente un coût plus faible, une logistique facile et une prise en main rapide, ainsi qu’un minimum de risque pour les opérateurs. Néanmoins, elle en est à ses balbutiements et de nouvelles méthodes de suivi doivent être mises au point pour relever le défi imposé par les contraintes liées à ce matériel innovant, tels que la faible autonomie et le traitement de grands volumes de données. L’Université de Liège-Gembloux Agro-Bio Tech a bâti, en partenariat avec le CIFOR, le projet WiMUAS visant à développer ces nouvelles méthodes dans le cadre des aires protégées en RDC. Cet article s’appuie sur une revue bibliographique récente pour en présenter les trois principaux objectifs en regard des développements existants :
– (i) la mise au point de nouvelles méthodes d’inventaire et de suivis ponctuels de la grande faune par analyse d’images et de vidéos obtenues par drone ;
– (ii) la gestion des périphéries et activités illégales notamment grâce à la cartographie précise de ces activités qui peut être obtenue via l’imagerie drone ;
– (iii) la lutte anti-braconnage qui pourrait être appuyée par une reconnaissance du terrain par drone pour rechercher et fournir des indices en limitant la mise en danger des gardes.

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