Fayolle_équations allométriques pan-tropicales

Fayolle A., Doucet J.L., Gillet J.F., Bourland N., Lejeune P.

[2013] Les équations allométriques pan-tropicales plurispécifiques sont-elles valables en Afrique centrale? in Picard N., Henry M. (Eds) Compte-rendu de l’Atelier scientifique régional sur les équations allométriques en Afrique Centrale : PREREDD, Yaoundé 2-5 avril 2013, 27-58

Il y a aujourd’hui encore beaucoup d’incertitudes sur les stocks de biomasse et de carbone forestiers en Afrique centrale, en partie car peu d’équations allométriques sont disponibles pour les arbres africains. Les équations existantes sont restreintes à quelques sites et à quelques espèces particulières. Les équations allométriques pan-tropicales plurispécifiques développées par Chave et al. (2005) sont donc utilisées pour estimer la biomasse à partir des inventaires forestiers. Bien que ces équations aient été calibrées sur un jeu de données conséquent (n=2410 arbres) provenant de 27 sites de la zone intertropicale exceptée l’Afrique, leur validité en Afrique centrale n’a encore jamais été testée rigoureusement. Le but de cette étude est de tester la validité des équations allométriques pan-tropicales en Afrique centrale et/ou de développer des équations spécifiques.

Cette étude a été conduite dans le Sud Est du Cameroun dans une forêt de transition entre le type sempervirent et semi-décidu. La biomasse aérienne ligneuse de 138 arbres appartenant à 47 taxa (42 déterminés à l’espèce et 5 au genre) et repartis sur une large gamme de diamètre (5.30-192.50 cm) et de densité du bois (0.254-1.152 g.cm-3) a été obtenue par échantillonnage destructif. Différents types de modèles «locaux» spécifiques au site ont été ajustés pour l’ensemble des données et pour trois espèces cibles séparément; Entandrophragma cylindricum (Meliaceae), et Erythrophleum suaveolens et Pericopsis elata (Fabaceae). Le meilleur modèle local a été identifié, par une approche de sélection de modèle. Le diamètre et la densité du bois sont des prédicteurs importants pour estimer la biomasse arbres. Les modèles spécifiques à l’espèce ne sont pas meilleurs que les modèles plurispécifiques incluant la densité du bois dans les variables explicatives. Le meilleur modèle local a la même structure que l’équation pantropicale de Chave et al. (2005) pour 1es forêts de type «moist», et les valeurs des paramètres locaux et pantropicaux ne sont pas significativement différentes. Les estimations de biomasses sont valables sur toute la gamme de diamètre et de biomasse. Enfin, utiliser la densité du bois extraite des bases de données internationales n’augmente que légèrement les erreurs d’estimation.

Nous avons donc pu montrer que les équations allométriques pan-tropicales plurispécifiques sont valides dans le Sud Est du Cameroun. Ces équations peuvent être utilisées pour estimer de façon précise les stocks de biomasse et de carbone forestier à partir des données de diamètre contenues dans les inventaires forestiers et les valeurs de densité du bois des espèces dans les bases de données internationales.

Consultez la notice complète de l’article sur ORBi