Dans le Bassin du Congo, un peu moins de 5 millions d’hectares sont certifiés par le Forest Stewardship Council (FSC). La traduction des 10 principes du FSC en standards régionaux précise que le gestionnaire forestier doit maintenir les capacités de production des écosystèmes forestiers (indicateur 5.1.2). Dans cette optique, un taux de prélèvement est calculé pour chaque essence afin d’assurer la reconstitution du stock forestier au cours d’une rotation (entre 25 et 30 ans selon le plan d’aménagement). Bien que ce taux soit censé garantir la pérennité des ressources (critère 5.6), il n’est calculé que sur une seule rotation et une valeur inférieure à 100 % est tolérée par les législations forestières actuelles. Or le faible taux de régénération de certaines essences ne permet pas la reconstitution du stock à long terme et l’on assiste à une perte importante du potentiel de production de certaines essences forestières. Cette perte est très préoccupante pour deux raisons principales. Premièrement, la biodiversité forestière s’en trouve menacée car le cortège floristique et faunistique associé aux espèces exploitées est perturbé. Deuxièmement, elle met en péril la viabilité économique des entreprises.
L’abandon récent des concessions certifiées de grands groupes est à ce titre très interpellant. Les conséquences sont multiples :
– il en résulte une diminution des superficies certifiées,
– cet abandon questionne un modèle de concession jugé « exemplaire » pendant deux décennies,
– il ouvre la porte à des pratiques d’exploitation non durables. Il est donc extrêmement urgent de garantir la viabilité des concessions forestières au-delà de la première rotation. Pour ce faire, il convient de valoriser mieux et plus d’essences.
La présente recherche ambitionne dès lors d’évaluer le potentiel de valorisation d’espèces peu connues du Cameroun et du Gabon dont l’exploitation serait soutenue sur le long terme. Pour répondre à cet objectif, il est impératif de proposer des essences alternatives adaptées dont :
– les propriétés et usages du bois sont connus,
– des voies de valorisation des produits connexes issus des scieries sont envisageables,
– des méthodes sylvicoles adaptées permettent leur gestion durable et,
– l’exploitation et la transformation sont correctement panifiables et réalisables avec les infrastructure en place.
Personne(s) de contact : Robin Doucet (Ph D Student)