La valorisation du bois joue un rôle prépondérant dans la construction des sociétés de « l’après-pétrole ». L’utilisation de ressources renouvelables comme alternative aux carburants d’origine fossile est devenue une priorité notamment en Europe (Directive européenne 2009/28). Le bois peut être valorisé dans le domaine de l’énergie mais également dans des champs d’utilisations plus complexes rendus exploitables par les progrès technologiques et les avancées de la recherche et développement qui découlent de préoccupations à la fois économiques et environnementales.

L’utilisation des ressources forestières à des fins énergétiques et utilisables en chimie « verte » pour la production de molécules à haute valeur ajoutée doit débuter par la mise au point de matériel génétiquement adapté, compétitif et prêt à répondre aux enjeux des changements globaux à venir.

Gembloux Agro-Bio Tech s’intéresse particulièrement aux potentialités que peut présenter le robinier (Robinia pseudoacacia L.) dans un contexte de changement global. Les programmes d’amélioration génétique peuvent apporter de réelles avancées en amont de la filière en identifiant les processus sous-jacents à la qualité du bois et en identifiant les génotypes les plus prometteurs devant être combinés à des pratiques sylvicoles appropriées afin d’améliorer la qualité des arbres. Comme par le passé, ces programmes peuvent concerner la recherche de traits responsables de la résistance aux stress ou liés à la qualité technologique mais doivent aussi, dans le contexte actuel, intégrer de nouveaux critères de sélection afin d’amplifier le gain génétique à des fins de valorisation de la biomasse en énergie et bioproduits à haute valeur ajoutée et tenir compte de la capacité des espèces à s’adapter aux changements à venir. Dans le contexte actuel de changement global, il est plus que jamais important d’évaluer comment l’amélioration des essences forestières peut être accélérée pour pouvoir répondre de manière durable aux futurs besoins.

Cependant, avant d’envisager son implantation en Belgique en tant qu’essence d’avenir, son caractère invasif, encore débattus à l’heure actuelle, doit être évalué . Les bénéfices socio-économiques apportés par le robinier devront être mis en balance avec le coût environnemental qu’il occasionne.

Le développement de ces recherches se fait en étroite collaboration avec des équipes multidisciplinaires associant biologistes moléculaires, généticiens, pathologistes, forestiers, physiologistes, écologues, sélectionneurs, chimistes et industriels. Cette concertation devrait permettre d’intégrer les connaissances acquises sur le déterminisme moléculaire de nombreux caractères complexes à une meilleure gestion des ressources génétiques dans les écosystèmes naturels ou dans les programmes d’amélioration variétale.

L’enjeu des prochaines années est de mettre au point un système de production à la fois efficient et adapté au changement global, capable de conjuguer simultanément les trois piliers du développement durable : la performance économique (développer des filières compétitives et rentables), la performance sociale et la performance environnementale (limiter les intrants, gérer les paysages, préserver la biodiversité, etc…).

Personne(s) de contact : Ludivine Lassois