Relations entre les émissions de méthane des bovins laitiers et le management des troupeaux
Promoteurs
Nicolas Gengler – Productions animales
Hélène Soyeurt
Comité de thèse
Yves Beckers
Eric Froidmont (CRA-W)
Didier Stilmant (CRA-W)
Thématique
Essentiellement en raison de la méthanogenèse des ruminants, l’élevage est responsable d’une part importante des émissions de CH4 dans le monde. Le CH4 entérique est principalement produit au cours de la digestion microbienne des aliments dans le rumen. Le CH4 est l’un des principaux gaz à effet de serre (GES) avec le gaz carbonique et l’oxyde nitreux. Au sein du secteur laitier, les émissions de CH4 représentent environ 50% des émissions de GES dans le monde (FAO, 2010). De ce fait, les bovins laitiers contribuent au réchauffement climatique de notre planète. De plus, les émissions de CH4 représentent des pertes énergétiques importantes pour les vaches laitières (de 2 à 12% de l’énergie brute ingérée ; Johnson & Johnson, 1995). Ainsi, afin d’améliorer les performances de durabilité de l’élevage laitier, il est nécessaire d’identifier et d’étudier différentes approches qui permettront de réduire les émissions de CH4 des bovins laitiers.
Pour atteindre cet objectif, il est primordial de mesurer les émissions de CH4 des bovins. Or, les systèmes actuels de mesure in vivo de ces émissions ne peuvent être réalisés que sur un nombre limité d’animaux. Il est donc nécessaire de mettre en place une alternative à ces systèmes de mesure afin de pouvoir estimer les émissions journalières de CH4 des bovins à grande échelle. Pour cela, des investigations sont menées dans le cadre du projet « MéthaMilk » en collaboration avec le projet ITN Marie Curie « GreenHouseMilk » et le centre de recherches Teagasc (Irelande) afin de développer une équation qui permet de prédire les émissions individuelles de CH4 par les bovins laitiers à partir du spectre en moyen infrarouge (MIR) du lait et du stade de lactation de l’animal. Grâce à sa rapidité et étant donné que cette technique est largement utilisée par les laboratoires laitiers notamment dans le cadre du contrôle laitier, le développement d’une telle équation permet de prédire à large échelle les émissions individuelles de CH4 par les vaches laitières. Ainsi, cette équation peut être appliquée sur la base de données spectrales liée au contrôle laitier wallon (± 3.000.000 spectres) afin d’étudier à très large échelle les variations des émissions individuelles de CH4 par les vaches laitières.
L’objectif général de cette thèse de doctorat est d’optimiser les indicateurs de l’efficience des bovins laitiers et de développer des outils permettant d’améliorer cette efficience alimentaire. Pour atteindre cet objectif, les indicateurs de l’efficience alimentaire (prédictions infrarouges des émissions de CH4 et matière sèche ingérée (MSI) attendue par les bovins laitiers) pourront être mises en relation avec différents facteurs caractérisant/influençant les troupeaux laitiers (acides gras du lait, données météorologiques, balance énergétique, etc.). Sur base de ces recherches, des outils d’aide à la gestion des troupeaux laitiers pourront être développés en vue d’améliorer l’efficience alimentaire des vaches laitières.