Orginfo 121 1er trimestre 2011

de Promotion de l’orge de brasserie, asbl membre du CePiCOP

édit responsable : Jacques de Montpellier

réalisé par Bruno Monfort, GxABT (ex-FUSAGx)

 

1.    Les variétés en orge de printemps - résultats 2010

Le tableau suivant donne les résultats (en %) des essais EBC comparant les orges de printemps à Lonzée de 2006 à 2010.  Les rendements 2010 sont très corrects à Lonzée quoique en retrait de 15 % au regard de 2009.  Cette baisse des rendements a pu être encore plus forte suite aux accidents climatiques, par exemple la grêle en Hainaut qui a ravagé une bonne partie de la province.

La fumure en 2010 était de 120 uN, et de 110 uN en 2009, alors que les réliquats en sortie d’hiver au moment des semis étaient pareillement très faibles de l’ordre de 25N sur 90 cm ; la normale sur le plateau expérimental est de 60 N sur 90 cm.  On observe pourtant une grosse différence des teneurs en protéines entre 2009 et 2010 (+ 1,5% en moyenne).  Cela est à attribuer aux minéralisations du sols très tardives en 2010 suite à la relative sécheresse qui s’est installée du semis à la mi-juillet.  Au vu des calibrages (94.3 % en moyenne) cette sécheresse n’a pas été très préjudiciable au remplissage des grains et la diminution des rendements doit être attribuée à une population en épis plus faible en 2010 qu’en 2009.

Les variétés disponibles en Belgique pour la brasserie sont essentiellement Henley, Sébastian et Quench.  Il faut choisir sa variété en accord avec son stockeur et un malteur.

  

2.    Le marché en orge de printemps

Les prix pour cette récolte 2010 (sur base FOB Creil) ont été évidemment intéressants, du moins pour ceux qui étaient dans les normes et qui n’étaient pas en contrat fixé en février 2010 (basé sur la récolte 2009 à prix catastrophique).

Les cotations pour la récolte 2011 ont été encourageantes jusqu’en janvier où les évolutions des cours des céréales ont disjoncté et dont les prix du froment fourrager pléthorique sont maintenant supérieurs à l’orge de brasserie de qualité.

Pourtant les fondamentaux sont favorables à l’orge de brasserie (nouvelle diminution des emblavements d’orge en faveur du froment, stocks de report en fin de campagne prévus proches de la nullité, accidents climatiques toujours plus plausibles …).  Tout indique que la pénurie d’orge de brasserie de 2007 a beaucoup de chance de se reproduire et qu’il faut semer de l’orge .  Si les prix annoncés à Creil pour 2011 ne sont pas accessibles, on devrait avoir intérêt à produire sans contrat.  Les relevés des cours depuis 2005 indiquent que les prix fixés après récolte (marché) sont supérieurs en moyenne de 20 €/t aux prix fixés avant récolte (contrat). En outre dans ce cas, l’agriculteur connaît la qualité de sa récolte et ne subit plus le risque de devoir remplacer une récolte déclassée pour raisons climatiques (minéralisations tardives, pluies à la moisson …).

Quelques données techniques : semer à 200 – 225 gr/m2 en bonnes conditions ; attendre le tallage pour désherber ; la fumure azotée (90uN) peut être appliquée au semis (stade 3 feuilles si N liquide).  Roulez la parcelle !