Orginfo 116 – juillet 2009

de Promotion de l’orge de brasserie, asbl membre du CePiCOP

édit responsable : Jacques de Montpellier

réalisé par Bruno Monfort, FUSAGx

 

Le temps de l’analyse de pré-récolte

pour les semis réalisés en février-mars.

Le marché en ce début juillet

1.    Les analyses de protéines en pré – récolte

Les semis d’orge de printemps réalisés en février - mars avancent en maturité, et vont être bientôt assez mûrs pour prélever les échantillons pour l’analyse des protéines en pré-récolte. 

Des silos à moins de 11.5 % de protéines pour la brasserie.

Surtout en période d’abondance de l’offre, les malteries n’achètent que des lots homogènes avec des teneurs en protéines inférieures à 11.5 %. 

Pour constituer des lots acceptables pour la malterie, il convient d’écarter les récoltes trop riches en protéines.  Soit le stockeur contrôle toutes les remorques au moment de la livraison, soit on réalise un contrôle des parcelles avant la récolte (analyse de pré-récolte).

Comment prélever l’échantillon ?

Pour l’analyse, le laboratoire a besoin d’environ 250 grammes de grains, soit les grains de 200 à 300 épis au maximum.  Ces épis (avec 10 à 15 cm de tige) doivent être prélevés par groupe de 10 tiges dans 20 à 30 endroits de la parcelle pour être représentatifs de cette parcelle.  Personnellement, j’accumule les tiges dans la poignée et j’arrête quand je ne peux plus en ajouter.  Une grosse poignée est suffisante pour l’analyse.

L’échantillon est à mettre dans un sac aéré (style grande surface) en renseignant le nom du siège du stockeur, le nom de l’agriculteur et le nom de la parcelle et à donner celui-ci à son stockeur (qui nous le fournira pour battage et analyse).

L’analyse des protéines en pré-récolte se fait sur grains humides : les tiges doivent être à plus de 50 % jaunies avant de réaliser le prélèvement, l’idéal étant quand il n’y a plus de feuilles vertes mais encore 0 à 10% de tiges vertes. Les nœuds doivent être encore turgescents (gonflés). Même à ce stade, s’il n’y a pas d’échaudage, l’orge est encore capable d’accumuler un peu de protéines.  En 2008, les grains se sont enrichis de 0.8 % de protéines en passant de 25 % à 14 % d’humidité.  Sur grains plus humides, l’accumulation peut être encore plus importante !  Sur grains à moins de 20 % d’humidité le stockeur peut déterminer les teneurs avec son analyseur infrarouge sur grains secs  ; l’échantillon est prélevé alors avec la moissonneuse.

 Validité de l’analyse

Le but de l’analyse est de repérer les récoltes à protéines déjà excessives avant maturité pour éviter de les mélanger aux récoltes dans les normes acceptées en malterie.  Ces analyses n’ont aucune valeur commerciale (les protéines peuvent être différentes à la moisson, soit que l’échantillon analysé n’était pas représentatif de la parcelle, soit que la plante a encore pu prélever dans ses derniers jours de l’azote disponible dans le sol.  Pour la transaction commerciale une analyse sur échantillon pris à la remorque de livraison est toujours nécessaire. 

 

2.    les marchés

 

Avec des marges d’intermédiaires de 25 €/t, les escourgeons sont de l’ordre de 90 €/t (agriculteur), les froments fourragers de l’ordre de 100 €/t et les meuniers autour de 120 €/t.  Malgré son retrait de la liste des variétés brassicoles, Cervoise reste actuellement cotée 10 €/t au dessus des escourgeons, ce qui correspond à la différence de marges pour frais de traçabilité et de stockage.  L’orge de printemps se vendrait selon le marché autour de 107 €/t.

Les facteurs de stagnation : des stocks réputés importants et de bonnes récoltes au Maghreb.  Les facteurs de hausse : de faibles récoltes dues à la sécheresse en Europe Centrale, en Australie et en Argentine.  Mais globalement les récoltes mondiales sont prévues du niveau des années 2004-2005 où les marchés étaient au plus bas.  La principale inconnue est l’influence des spéculateurs en 2009.