La Fumure azotée en escourgeon brassicole

 

Le Livre Blanc de février 2007 avait fait le point sur 6 années d’essais à Lonzée.  Il est important de rappeler la conclusion qui était que sur la période 2001-2006, la fumure qui a donné en moyenne dans les essais la meilleure rentabilité financière ne comportait pas de fraction de tallage.  Une analyse plus fine des résultats de ces dernières années permet de préciser les conseils de fumure.

 

Le tableau 1 donne, pour les essais « fumures » des 5 dernières années, les fumures donnant les rendements maximum observés (Nmax), les fumures donnant les rendements financiers optimaux (Nopt) lorsque le prix de vente est à 150 €/tonne et le prix d’achat de l’ammonitrate 27 % à 250 €/tonne, et les rendements correspondants.

 

Tableau 1 : Fumures maximales et optimales de 2004 à 2007, et rendements correspondants

année

variété

Nmax

RDTmax

Nopt

RDTopt

2007

Cervoise

169 N

11237 kg

144 N

11159 kg

2006

Adline

178 N

8983 kg

151 N

8899 kg

2006

Sequel

170 N

8161 kg

137 N

8059 kg

2005

Marado

178 N

11536 kg

159 N

11478 kg

2004

Lomerit

161 N

10556 kg

142 N

10497 kg

moyenne

 

171 N

10089 kg

148 N

10016 kg

 

La figure 1 met en graphique les rendements moyens (2004 à 2007) des escourgeons en fonction de la fumure azotée. 

 

Figure 1 : Evolution des rendements en fonction de la fumure azotée à Lonzée

 

Indépendamment des prix, la fumure donnant le rendement maximal moyen (101 Qx/ha) est de 171 N (N=KgN/ha).  La fumure optimale dépend des prix de vente de la récolte et du prix d’achat de l’azote et a été en moyenne, dans les conditions décrites, de 148 N. Cette fumure optimale a varié selon les essais et les années entre 137 N et 159 N ; les rendements optimaux ont eux variés entre 81 Qx/ha et 115 Qx/ha. 

La fumure de référence moyenne (à adapter annuellement à la parcelle est donc de 150 N, répartie en 20 N tallage + 70N redressement + 60 N dernière feuille. 

 

L’impasse de la fumure tallage est généralement justifiée pour réduire les frais de passages et réduire la pression des maladies en montaison et la tendance à la verse.  La fumure de référence devient alors 150 N = 0-90-60.  La fumure « tallage + redressement » doit être appliquée avant la montaison au risque d’être dans le cas contraire pénalisante pour les rendements.  On reconnaît facilement la transition entre le tallage et le redressement quand en fendant la base des maîtres-talle on commence à distinguer nettement l’ébauche des futurs nœuds.  Il ne faut pas attendre l'élongation du 1er entrenoeud pour applique la fumure "tallage + redressement" !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

L’essai fumure 2007 a été réalisé sur la variété brassicole Cervoise et ses résultats sont résumés dans la figure 2.

Figure 2 : Réponses des rendements et des protéines ( variété Cervoise) à la fumure croissante en 2007.

 

Les rendements maximaux ont été atteints avec la fumure totale de 169 N donnant une récolte de 112,4 qx/ha à 11.7 % de protéines.  Pour un prix de vente de la récolte à 200 €/t et un coût de l’ammonitrate 27 % de 250 €/t, la fumure économiquement optimale (à partir de laquelle le revenu diminue avec la fumure croissante) serait de 150 N donnant un rendement de 112 qx/ha à 11.3% de protéines, ce qui est tout juste dans les normes pour la brasserie.

 

En orge de brasserie, la fumure doit prioritairement tenir compte du respect des normes de teneurs en protéines permettant d’obtenir les prix « brassicoles ».  Le principe de précaution est important.  A Lonzée, en 2007 dans les essais où la fumure était généralisée, suite à la sécheresse printanière et la crainte de minéralisations importantes et tardives entraînant des teneurs en protéines excessives à la récolte, la fumure conseillée et appliquée a été de 125 N (fractionnement 0-90-35).  Cette fumure a donné un rendement de 110 qx/ha à 10.8 % de protéines, ce qui était parfait et largement satisfaisant. 

 

Extraits du Livre Blanc de février 2008.

Auteur : Ir Bruno Monfort, FUSAGX