Rondeux J.

[2017] Chiffrer les biens et services non-marchands de la forêt. Les Infos – RND (Ressources Naturelles Développement A.S.B.L) octobre 2017, 26-27

Mis à part les revenus liés à la production de matière ligneuse et à la chasse, la forêt offre quantité de biens et de services rarement chiffrés car fournis sans frais. Les ressources visées telles que faune et flore sauvages, eau, air, écosystèmes, biodiversité, protection des sols, eau potable de qualité, loisirs, séquestration de carbone, etc., sont en effet pour une grande part offerts hors marché. L’absence d’indicateur de valeur pour la biodiversité ou la fonction récréative de la forêt, par exemple, a souvent conduit les acteurs économiques à leur attribuer implicitement un prix nul. Cette absence d’indicateur de rareté et donc de valeur crée une distorsion importante de traitement entre les biens manufacturés ou explicitement chiffrés (mètre cube de bois, location de chasse) et les éléments constitutifs du patrimoine naturel au détriment de ces derniers et donc aussi au préjudice des individus de la collectivité qui supportent les investissements et opérations liées à leur maintien ou à leur valorisation. Toutes les fonctions que remplissent ou sont appelées à remplir les forêts ne se répercutent pas dans les prix assignés aux biens et services qu’elles procurent. Elles sont à ranger dans ce que l’on a coutume d’appeler des externalités positives. Internaliser ces externalités reviendrait à envisager une forme d’indemnité ou de contre-partie pour les propriétaires qui investissent dans la gestion durable de leurs biens. L’exercice n’est pas simple et suppose la prise en compte de nombreuses hypothèses et simplifications parfois très fortes comme en témoignent les lignes qui suivent destinées à attirer l’attention sur une perception moins habituelle de la valeur d’une forêt.

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