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Gillet J.F. (2013). Les forêts à Marantaceae au sein de la mosaïque forestière du Nord de la République du Congo : origines et modalités de gestion. PhD Thesis, ULg. Gembloux Agro-Bio Tech, Gembloux, Belgium, 194 p.

Les forêts à Marantaceae se singularisent par une physionomie originale caractérisée par la présence d’une strate continue d’herbacées géantes, associée à une composante arborée disséminée et se régénérant avec difficulté. Cette végétation, organisée en mosaïque hétérogène au sein du massif de forêts denses humides semi-décidues, recouvre des surfaces considérables au nord de la République du Congo. L’objectif de cette thèse est de définir et de décrire les formations végétales de cette mosaïque forestière afin d’identifier les principaux facteurs les ayant façonné et de préconiser une sylviculture adaptée. A cette fin, l’étude s’est déroulée dans les concessions de la CIB-OLAM (Départements de la Sangha et la Likouala). A partir d’une analyse multivariée d’ordination du peuplement ligneux en lien avec le régime hydrique, deux types de forêts monodominantes à Gilbertiodendron dewevrei et trois formations végétales sur sols hydromorphes ont été décrites. Par ailleurs, une classification multi-strates des forêts mixtes de terre ferme a individualisé cinq formations végétales qui sont définies et caractérisées. Il s’agit : (1.1) des formations arborées à Marantaceae et Aframomum cf. subsericeum, (1.2) des forêts clairsemées à Megaphrynium macrostachyum et (1.3) à Haumania liebrechtsiana, (1.4) des forêts denses à Marantaceae et (2) des forêts denses humides semi-décidues (3 variantes : (2.1) à Sarcophrynium schweinfurthianum, (2.2) à Haumania danckelmaniana et (2.3) à Triplochiton scleroxylon). Elles se distinguent par leur richesse spécifique, leur cortège floristique et/ou leurs paramètres structuraux. Sur base d’une étude archéo-pédologique accompagnée de datations 14C, il est démontré que ce sont les formations à Marantaceae qui ont subi les perturbations passées les plus intenses. Celles-ci, majoritairement d’origine anthropique, ont trouvé leur apogée vers 1.550 ans BP. Elles seraient liées à une phase d’expansion du palmier à huile Elaeis guineensis et à son exploitation par l’homme. La dégradation concomitante du couvert arboré, alliée à des sols pauvres et humides, aurait facilité la prolifération des herbacées géantes, inhibant progressivement la régénération des arbres. Par contre, les forêts denses dont les espèces dominantes sont des arbres héliophiles et anémochores (FDHS à T. scleroxylon) seraient d’origine plus récente. Elles dateraient d’environ 7 à 2 siècles et seraient liées à l’agriculture itinérante sur brûlis, sur sols plus riches et mieux drainés. L’exploitation forestière dans les formations à canopée ouverte à Marantaceae se traduit par une reprise de la dynamique forestière sur les pistes de débardage. Celle-ci s’explique par la cassure du tapis herbacé suite au passage des engins d’exploitation. Sur ces pistes, une régénération assistée par sélection et dégagement de brins de semis et plantation complémentaire s’avère être une technique efficace de régénération des espèces ligneuses. Les résultats sont particulièrement encourageants pour les essences suivantes : Canarium schweinfurthii, Terminalia superba, Ricinodendron heudelotii, et Nauclea diderrichii, dont les croissances moyennes en hauteur sont respectivement de 154, 130, 125 et 124 cm, un an après l’action sylvicole. Etant donné la dynamique évolutive de ces formations à canopée ouverte à Marantaceae, le reboisement systématique en espèces commerciales sur les pistes de débardage semble être la technique sylvicole la plus adaptée en vue de garantir une exploitation durable.

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