Willy Delvingt (2001, 288 pages – ISBN 2-87016-064-X)
L’exploitation forestière industrielle est responsable de la disparition des forêts tropicales, non seulement directement – les forêts sont considérées comme des gisements miniers – mais aussi indirectement. En effet, l’installation de véritables “villes en forêt” par les sociétés exploitantes modifie profondément les pratiques traditionnelles de gestion et d’exploitation des ressources de la forêt : tant les populations locales que les travailleurs des camps forestiers sont amenés à surexploiter de la faune et la flore, rompant de ce fait l’équilibre ancien.
Comme l’exportation du bois contribue pour une part de plus en plus importante au PIB des pays concernés, ceux-ci n’envisagent pas de réduire le rythme d’extraction. On ne peut donc que tenter de limiter les effets indirects de l’exploitation industrielle des forêts, ceci dans un double objectif :
- améliorer le revenu des populations locales qui ont toujours vécu de la forêt et ne retirent guère de bénéfice de son exploitation intensive ;
- sauvegarder cet irremplaçable réservoir de biodiversité.
A la recherche de solutions pragmatiques, les onze auteurs du présent ouvrage ont concentré leurs efforts sur un territoire bien délimité en zone de forêt dense humide tropicale : le plateau méridional camerounais au nord de la Réserve de faune du Dja, qui est occupé depuis deux à trois cents ans par le peuple Badjoué. Les uns ont étudié de près, analysé, quantifié le système de production des Badjoué : agriculture itinérante sur brûlis, pêche, chasse, récolte du vin de palme. D’autres ont expérimenté avec les Badjoué l’exploitation, dans un cadre actuel des “forêts communautaires”, de produits tels que bois sciés et fruits à des fins monétaires. D’autres enfin ont étudié les interactions du système traditionnel de gestion de ressources de la forêt avec la politique forestière actuelle du gouvernement camerounais (réserves de faune, unités forestières d’aménagement, forêts communautaires). Les conclusions provisoires concernent au premier chef le Cameroun, mais à travers ce cas particulier, c’est toute la problématique du développement – ou de la simple survie – des communautés villageoises en forêt tropicale qui est abordée.
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