Lehaire F., Ligot G., Morelle K., Lejeune P.
L’augmentation des populations des grands herbivores au cours de ces dernières décennies affecte de plus en plus la végétation forestière et peut ainsi compromettre la gestion multifonctionnelle des forêts. Afin d’évaluer et de surveiller l’état de cet équilibre sylvo-cynégétique, le gestionnaire doit disposer d’informations fiables sur les objectifs préalablement fixés. Les indicateurs écologiques constituent en ce sens des outils privilégiés pour estimer et suivre cet équilibre. Le présent article propose une revue critique des indicateurs écologiques publiés dans la littérature et utilisés pour caractériser la pression du cerf élaphe (Cervus elaphus L.) sur la végétation du sous-bois en forêt tempérée décidue. Les paramètres de la végétation du sousbois susceptibles de servir d’indicateurs de changements écologiques sont le recouvrement, la hauteur moyenne, la densité de tiges, la biomasse et la diversité spécifique. Le choix des indicateurs est ensuite discuté en relation avec les plantes indicatrices à partir desquelles ils sont calculés. Certains paramètres sont associés à une ou plusieurs espèces, alors que d’autres le sont à l’ensemble de la végétation du sous-bois. Ces plantes appartiennent à la strate herbacée, à la régénération forestière ou encore à certaines espèces particulières telles que la myrtille (Vaccinium myrtillus L.) et la ronce commune (Rubus fruticosus L.). L’influence de l’appétence sur le choix des plantes indicatrices est également examinée. Ces indicateurs permettent de mieux appréhender les relations entre la biodiversité, la capacité d’accueil du milieu et les populations de cervidés. Par ailleurs, en les confrontant avec les objectifs sylvicoles préalablement fixés, ils constituent pour les gestionnaires forestiers de précieux outils permettant de suivre l’état d’équilibre sylvo-cynégétique.
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