1Avec plus de 1000 types et 3 millions de spécimens, le Conservatoire entomologique de Gembloux est le plus grand espace de conservation d’insectes en Wallonie. Encore léguées jusqu’au milieu du 20ème siècle au musée des Sciences naturelles de Bruxelles, les collections wallonnes possèdent depuis quelques années leur propre lieu de valorisation.

Annexé au service d’Entomologie Fonctionnelle et Evolutive de Gembloux Agro-Bio Tech, le conservatoire regroupe les collections d’étudiants, de professeurs, de généreux donateurs ou encore d’éminents entomologistes belges et étrangers. Zoom sur l’histoire de cette incroyable collection.

Un conservatoire en Wallonie

2Durant près de deux siècles, aucun conservatoire entomologique n’existait en Wallonie. Les collectionneurs amateurs ou avisés voulant faire dont de leurs œuvres, n’avaient d’autres choix que de léguer leurs biens au Musée des Sciences naturelles de Bruxelles.

En 1949, conscient de la nécessité pour la Wallonie de posséder son propre espace de conservation, Jean Leclercq, alors professeur d’entomologie à Gembloux, fit valoir le droit à une alternative régionale. Il proposa de l’implanter à Liège mais c’est finalement à Gembloux que celui-ci verra le jour en 1960.

Une collection aux origines multiples

Depuis 1960, la collection de Gembloux ne cesse de s’accroître mais elle n’aurait pu se créer et se développer sans l’aide…

…des boîtes à insectes…

De tout temps, les étudiants gembloutois ont constitué au cours de leurs études des « boîtes à insectes ». Leur contribution actuelle est évaluée à 30 000 spécimens par an. De plus, les nombreux projets de recherches menés par certains professeurs de l’Unité ont renforcé cette collection.

… des collectionneurs…

Depuis de nombreuses années, les dons de collections personnelles d’entomologistes passionnés renforcent tant en termes de quantité que de qualité les collections du musée.

Le travail méthodique et minutieux des donateurs, parfois étalé sur plusieurs dizaines d’années, est de cette manière conservé et mis en valeur au titre de patrimoine entomologique wallon.

…des échanges nationaux et internationaux…

Les échanges ponctuels avec d’autres institutions ou musées étrangers constituent également un apport remarquable dans la diversité des spécimens de la collection.

… de l’Institut Provincial d’Enseignement Agronomique de la Reid

… et de l’Université de Liège.

 

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Depuis quelques années, le conservatoire de Gembloux collabore avec l’Institut de Zoologie de l’Université de Liège afin de rassembler en région namuroise le patrimoine entomologique liégeois. Dernièrement, le Cercle des Entomologistes liégeois (C.E.L.) a confié la gestion de ses collections aux responsables de la Faculté de Gembloux.

Dans les années 2000, grâce aux travaux, recherches, dons et échanges, le Conservatoire entomologique de Gembloux a rassemblé plus de 750 boîtes de collections. Depuis 2010, 800 boîtes ont rejoint la collection. Aujourd’hui, ce musée est le plus grand espace de conversation d’insectes en Wallonie.

 

Des insectes européens et exotiques

4Depuis plus de 150 ans d’existence, Gembloux Agro-Bio Tech a compté et compte dans ses équipes de nombreux éminents entomologistes professionnels et amateurs. Parmi ceux-ci, certains ingénieurs agronomes ont voyagé ou se sont installé dans différents endroits du globe. Nombreux ont été les insectes rapportés dans leurs valises.

Les séjours Erasmus et les stages réalisés à l’étranger par les étudiants ont également contribué à étoffer la collection de manière considérable.

La mobilité tant étudiante que professorale permet aujourd’hui au conservatoire de posséder une collection variée et éclectique.

 

Une passion respectée

5Contrairement à certaines structures muséales en Belgique et dans le monde, le conservatoire a pour volonté de présenter le travail et la passion de chaque entomologiste amateur ou professionnel dans son entièreté. Dans le plus grand respect des donateurs, le musée s’engage à ne pas séparer les collections qui lui sont léguées ; chaque initiative est ainsi mise en valeur. Aucune boîte de collection n’est modifiée et toutes les collections sont clairement identifiées, permettant de cette manière de faire référence à son auteur.

 

 Une structure didactique pas comme les autres

Le Conservatoire de Gembloux a le devoir de conserver et de maintenir les collections à l’abri de toute détérioration mais doit également veiller à les développer et à les exposer régulièrement sous diverses formes.

Dans cette optique, avec l’accord des responsables, toute personne intéressée par les insectes peut étudier les collections au sein de la faculté. Dans certains cas, il est également possible d’emprunter une partie du matériel.

6Mais le désir du conservatoire de faire connaître à tous le monde des insectes ne s’arrête pas là. Au fil du temps, la nécessité de faire profiter de cette collection au grand public s’est fait ressentir. Gembloux n’ayant ni l’espace ni le personnel requit pour accueillir un tel musée, c’est à Waremme que la structure muséale didactique s’est installée. Son nom ? Hexapoda. Depuis juillet 2010, l’insectarium – Jean Leclercq offre un lieu de travail, de découverte et d’apprentissage aux étudiants, aux entomologistes professionnels et amateurs ou aux simples curieux. Hexapoda propose tant aux adultes qu’aux enfants d’explorer de manière ludique et didactique le monde de ces petites bestioles qui vivent dans nos jardins, bois et forêts.

 

Cette structure muséale est unique en Belgique : elle est la seule à présenter et à exposer autant de variétés d’insectes vivants et naturalisés dans un même espace. 75 % des insectes naturalisés présentés à Waremme proviennent du Conservatoire Entomologique de Gembloux.

 

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