Doctorant

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Recherche


Lutte intégrée contre la bruche de la fève (Bruchus rufimanus Boheman 1833) en culture de la féverole (Vicia faba L.) par le développement de méthodes de lutte biologiques.

Bruchus rufimanus (Coleoptera : Chrysomelidae; Figure 1), communément appelé bruche de la fève, est un ravageur important de la fève des marais et de la féverole (Vicia faba L. – Fabaceae). Les dégâts occasionnés par son développement post-embryonnaire, plus particulièrement par ses larves séminivores, ont de sérieuses répercussions économiques liées à l’empêchement de la valorisation des graines infestées. Pourtant, l’Union européenne, soucieuse du développement durable de son agriculture, encourage l’introduction de la féverole pour ses nombreux services rendus dans les systèmes agricoles tout en restreignant à la fois l’emploi des quelques substances chimiques permettant de lutter efficacement contre les bruches au champ (cf. Surface d’intérêt écologique, plan écophyto). Cette situation paradoxale dans laquelle se trouve cette culture ne peut se résoudre que par la mise en place de méthodes de lutte alternatives efficaces, notamment via la combinaison de plusieurs leviers de lutte biologique dans le cadre d’une gestion intégrée du ravageur. Cela fournirait aux agriculteurs les outils nécessaires à une rentabilisation suffisante de la culture en tant que surface d’intérêt écologique, et aux systèmes agricoles européens une meilleure mise en application des services rendus par cette culture dans une optique de développement durable.

Ces recherches des méthodes de lutte biologiques font actuellement l’objet de mon doctorat. Elles s’intègrent en tant que premier axe de recherche (WP1) au sein du projet FEVERPRO (D31-1395), un projet financé par le Service Public de Wallonie qui a pour objectif général de contribuer au développement de la filière féverole en Région wallonne en améliorant d’une part la production des graines de féverole, et d’autre part, en valorisant les graines et leur coproduits dans des produits alimentaires ou autres composés biobasés (Figure 2). 

Figure 2 Projet FEVEPRO

Trois leviers de lutte biologiques sont investigués dans le cadre du doctorat:

  • Les sémiochimiques : Durant la première phase du projet, les médiateurs chimiques impliqués dans l’interaction plante-insecte (cf. kairomones) et dans l’interaction insecte-insecte (cf. phéromones) seront étudiés en laboratoire. Les molécules présentant un intérêt dans le cadre d’une lutte en champs seront ensuite testées sur le terrain dans la seconde phase du projet.
  • Les agents de contrôle biologique : Plusieurs agents de contrôle biologique ont déjà pu être identifiés pour lutter contre la bruche de la fève. Dans le cadre du projet, les recherches étudieront dans un premier temps l’effet des champignons entomopathogènes sur le développement de B. rufimanus. Des tests seront effectués en laboratoire afin d’identifier une souche ayant un effet de mortalité ou un effet sublétal d’inhibition de ponte.
  • Les cultivars résistants : L’objectif est de trouver parmi les variétés commercialisées, quelles sont celles qui présentent le moins de dégâts au niveau de leurs graines. Cette activité de recherche fait le lien avec le WP2 qui s’intéresse plus particulièrement aux traits agronomiques des variétés et la compatibilité des graines produites destinées aux industries de fractionnement ou aux filières d’agriculture biologique.

Au terme du projet, les avancées effectuées dans chacune de ces activités pourront être mises en application conjointement dans une méthode lutte intégrée telle que l’attract and kill, le push-pull ou le mass trapping.

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