Orginfo n°131, 1er trimestre 2014de l' asbl Promotion de l’ Orge de Brasserie, membre du CePiCOP, subsidié par la Région Wallonne

éditeur responsable : J de Montpellier

réalisé par Bruno Monfort (GxABT) (ex FUSAGx)

 

1. Le point des emblavements en orges de printemps

2. Résultats d’essais 2013 en orge de printemps brassicole

2.1 La fumure azotée

2.2 La protection fongicide

 

1.      Le point des emblavements en orges de printemps

Au vu des prix annoncés pour la prochaine récolte, les semis 2014 en orge de brasserie restent logiquement anecdotiques ce printemps.  Suite aux stocks de report sur la prochaine récolte, réputés pléthoriques, on annonce même au Canada que l’industrie serait déjà couverte avec la récolte 2013 jusqu’en 2015, on assiste donc à une désaffection significative dans les grandes régions de production à l’avantage du froment et du maïs.  Seule exception notoire est la Chine qui annonce des besoins en très forte hausse pour la prochaine récolte au grand bonheur des Australiens qui sont leur principal fournisseur.

Pour assurer leur approvisionnement en orge de brasserie, l’industrie en Ecosse et aux USA n’hésitent plus à sécuriser la production par des contrats avec les agriculteurs ; mais la pression sur les prix au producteur gâche semble-t-il les relations.  Chez nous les cultures en contrat direct avec le brasseur-distillateur s’étendent mais sont encore peu nombreuses.

C’est dans cette voie de « circuits courts » de l’agriculteur au brasseur que notre association s’est engagée.  En préparation de la récolte 2015 où nous espérons pouvoir proposer des contrats pour une production significative, la petite production de 2014 servira de test industriel pour restaurer la confiance avec les brasseurs belges. Nous en reparlerons, mais l’industrie si exigeante sur une qualité irréprochable est prévenue, les agriculteurs veulent un prix éthique assurant la rémunération de leur travail et de leur prise de risque.

2.      Résultats d’essais 2013 en orge de printemps brassicoles

2.1 La fumure azotée

 

La figure suivante donne la réponse moyenne des rendements de l’orge de printemps à la fumure azotée observée dans les essais à Lonzée depuis 2003 jusqu’à 2013.

Tenant compte d’un prix de vente de la céréale à 220 €/t et un coût de l’engrais à 300 €/t, la fumure optimale moyenne est de 111 kgN/ha permettant d’obtenir une récolte moyenne de 7954 kg/ha à 11,1 % de protéines.  Cette fumure peut être amenée entièrement en solide pendant la levée, mais ces deux dernières années il valait mieux fractionner cette fumure en 2 applications : 60N à partir de la levée (ou du 1er talle si l’engrais est mis en liquide) ; le solde étant amené au stade redressement.  La prudence recommande le fractionnement qui permet de mieux maîtriser la culture et d’éviter les excès de fumure préjudiciables au maintien dans les normes de protéines et qui se traduisent généralement par une végétation excessive et une présence accrue de maladies.

 

Par prudence il est conseillé de fractionner la fumure en n’apportant que 60 kgN/ha pendant la levée et d’apporter le complément au redressement si on n’observe pas de présence importante de maladies, ce qui serait un indice de fumure déjà excessive. 

 

A Lonzée l’engrais azoté utilisé dans les essais de fertilisation est du solide N27%.  Pour des raisons non encore expliquées, on a observé ces 3 dernières années une nettement moins bonne efficacité de l’engrais azoté apporté sous la forme de solution azotée 39 %.

 

Figure des réponses moyennes des rendements et des teneurs en protéines à la fumure azotée croissante de 2003 à 2013 (Lonzée – Gx-ABT)

La courbe de réponse de la figure a été observée avec les variétés les plus performantes.  Dans les essais de fumure en 2012 et 2013, Concerto s’est classé dans un groupe de variétés de performance moyenne où la fumure devait être réduite de 20 N, ce qui amènerait un conseil de fumure pour Concerto de 90 N au total dans les conditions de Lonzée (limon profond bien pourvu en eau et de restitutions organiques faibles à moyennes).

 

2.2 La protection fongicide en orge de printemps.

Le tableau suivant donne les résultats des essais  « programmes fongicides » où trois combinaisons de fongicides étaient comparées en appliquant des doses normales ou des demi- doses depuis 2009.  En 2013 le tableau reprend les moyennes des essais fongicides où les améliorations de rendements apportées par les ½ doses ou les doses normales ont été au moins équivalentes.

 

Pour un prix de vente de 220 €/t avec lequel un fongicide de 80 €/ha est rentabilisé par un gain de 364 kg/ha de rendements, la meilleure rentabilité a été obtenue en moyenne depuis 2009 avec le programme de 2 traitements à demi- dose en montaison puis en dernière feuille. Le second meilleur programme observé a été un seul traitement à ½ dose au moment de la dernière feuille.

Pour rappel, ces essais ont été réalisés avec les variétés les plus sensibles aux maladies

Tableaux des améliorations moyennes des rendements (en kg/ha) apportées par les traitements fongicides apportés en montaison et/ou sur la dernière feuille, à ½ dose agréée et/ou à dose normale (agréée) en orges de printemps dans les essais programmes à Lonzée (Gx-ABT)  de 2009 à 2013, sur variétés sensibles.  Moyennes de 3 combinaisons de fongicides.  Bénéfice moyen en €/ha quand 1 fongicide coûte 80 €/ha y compris le passage et un prix de vente de 220  €/t