Orginfo 125 – 1er trimestre 2012

de Promotion de l’orge de brasserie, asbl membre du CéPiCOP

édit responsable : Jacques de Montpellier

réalisé par Bruno Monfort, GxABT (ex-FUSAGx)

 

1.    La fumure en orge de printemps

En orge de printemps, deux essais sur le fractionnement ont été menés en 2011.  Du fait de l’excessive sécheresse du début tallage à la fin montaison, les minéralisations du sol ont été anormalement basses, ce qui explique à la fois les faibles rendements en absence de fumure azotée (zéro azote), les fortes fumures nécessaires en 2011 pour atteindre des rendements corrects et les faibles teneurs en protéines observées à la récolte, même aux plus fortes fumures.  A noter que dans ces essais les fumures ont été appliquées en solide pendant la levée et qu’il était tombé plus de 15 mm de pluies les jours suivant l’application.  Les reliquats en sortie d’hiver étaient de l’ordre de 30N sur 90 cm. 

Les réponses du rendement à la fumure azotée qui y ont été observées sont représentées dans les figures 1 et 2 avec également leurs réponses respectives des teneurs en protéines. Le tableau 1 donne les valeurs caractéristiques de ces réponses. 

 

 

Figures 1 & 2 : Réponses des rendements et de la teneur en protéines de Quench et Henley à Lonzée en 2011, à la fumure azotée croissante

 

Tableau 1 – Valeurs caractéristiques des réponses des figures 1 & 2.  Essais OP11-25 & OP11-33 à Lonzée – Gx-ABT.

 

Pour Henley, les valeurs caractéristiques calculées se trouvent très éloignées des fumures testées et sont sans doute très surestimées. 

Pour rappel (voir Orginfo 124), quand la fumure avait été appliquée en liquide au début tallage en début avril 2011, celle-ci n’a pas bénéficié de pluies avant la fin mai et son efficacité a été très pénalisée, puisque les rendements observés dans ce cas étaient proches d’un zéro azote !! voir tableau 2.

Notons également que la fumure azotée (suivie de pluies) a permis d’augmenter les rendements de plus de 50 qx en 2011 contre maximum 30 qx en 2010.

Tableau 2 – Comparaison de l’efficacité des fumures azotées liquide (L) et solide (S) (*) dans quelques essais sur orge de printemps en 2011 ( Lonzée – Gx-ABT).

(*) : il est tombé 20 mm de pluies à la suite de l’application de l’engrais solide ;
 il n’a pas plu pendant près de 2 mois après l’application de l’engrais liquide

 

Par prudence il ne faut pas trop tenir compte de 2011 pour établir sa fumure 2012 et s’en référer plutôt à la moyenne des résultats depuis 2033.

La figure 3 donne cette réponse moyenne de l’orge de printemps à la fumure azotée. 

Figure 3 - Réponses moyennes des rendements et des teneurs en protéines à la fumure azotée croissante de 2003 à 2011(Lonzée – Gx-ABT)

 

Le rendement maximal de 7832 kg est atteint en moyenne avec la fumure de 127 N ; l’optimum moyen étant de 111 N donnant 7791 kg/ha.  A ce niveau de 111 N, les teneurs en protéines (11.3 %) sont encore juste à la limite des teneurs acceptées (11.5 %). Les protéines ont augmenté en moyenne de 0,5 % par 25 N. 

Cette fumure de 110 N devrait convenir pour des reliquats de l’ordre de 50 N dans un profil de 90 cm.  Elle peut être appliquée en un seul passage en solide pendant la levée, en liquide à partir du 1er talle.  Il faut qu’il pleuve 15 mm dans les jours suivants.

Pour des reliquats plus importants il vaut mieux être prudent et appliquer la fumure en deux passages en commençant avec 60 N à la levée.  Un complément de 20 à 40N pouvant être appliqué ou non au redressement selon la vigueur apparente de la culture.