Orginfo 122 – 2ème trimestre 2011

de Promotion de l’orge de brasserie, asbl membre du CéPiCOP

édit responsable : Jacques de Montpellier

réalisé par Bruno Monfort, GxABT (ex-FUSAGx)

 

Les orges de printemps sont au stade début montaison

Les orges de printemps (semées le 8 mars 2011) entament la montaison avec une avance de 10 à 15 jours d’avance par rapport à une année normale.  C’est le résultat du climat plus chaud et sec que nous subissons depuis le semis.

Le roulage au semis a eu pour conséquence que la culture ne semble pas avoir jusqu’à présent trop souffert de la sécheresse ; la levée avait été rapide et le tallage paraît satisfaisant.

Le stade redressement est important à plus d’un titre pour la suite des travaux culturaux (désherbage, fumure, protection phytosanitaire …)

Faites attention que la durée de la montaison est relativement très courte : 12 jours en moyenne pour atteindre le stade dernière feuille étalée, contre 31 jours pour l’escourgeon (27 jours en 2011).

a)     désherbage : il est temps de terminer le désherbage si ce n’est déjà fait !!

b)    fumure azotée : à Lonzée, nous avons appliqué 90 N à la levée ou au 1er talle selon la forme solide ou liquide de l’engrais.  Nous comptons en rester là pour la fumure azotée.

L’an passé en 2010, nous avions poussé la fumure à 120 N, mais à ce niveau nous étions tout près d’être déclassé avec les variétés Henley et Quench (entre 11 et 11.8 % de protéines selon les essais).  Sébastian avait fait 0,5 % en moins.  Ces teneurs en protéines ont été attribuées aux minéralisations tardives du sol ; en effet la sécheresse avait en 2010 reporté les minéralisations qui auraient dû avoir lieu pendant le tallage, vers la dernière feuille.

Nous sommes en 2011 dans la même situation suite à la sécheresse, avec en plus un engrais liquide qui semble ne pas avoir donné une pleine efficacité.

Il est toutefois déconseillé de vouloir compenser ces défauts en poussant maintenant la fumure azotée.  Le risque est bien trop grand que les minéralisations qui se feront dès le retour des pluies n’entraînent alors des teneurs en protéines excessives à la récolte.  Il vaut mieux être prudent et se donner une petite marge de sécurité.

Rappel : on ne met pas d’engrais azoté en dernière feuille en orge de printemps ; à ce stade il provoque trop d’augmentation des teneurs en protéines.

c)     Les fongicides

On vient de le dire, mais un rappel est de circonstance : la montaison en orge de printemps est très rapide.  Tellement rapide que les maladies n’ont généralement pas le temps de monter dans le feuillage pour menacer les deux dernières feuilles importantes pour le rendement.

Les tableaux suivants (présentés à la journée du Livre Blanc de février) illustrent bien ce propos.

Tableau 1 – Apports en kg/ha des traitements fongicides sur la dernière feuille (FDF) et fongicide en montaison (F1N) de 2005 à 2010.

 

 

FDF
(appliqué seul)

F1N
(qd FDF)

2010

Essai 1

468

27

 

Essai 2

161

(*)

 

Essai 3

377

204

 

Essai 4

335

53

2009

Essai 1

1347

(*)

 

Essai 2

699

494

2008

Essai 1

707

217

 

Essai 2

1058

205

2007

Essai 1

658

(*)

 

Essai 2

558

(*)

 

Essai 3

612

(*)

2006

Essai 1

69

108

 

Essai 2

495

155

2005

Essai 1

226

158

 

Essai 2

258

47

 

Essai 3

269

1

moy

 

519

152

(*) : pas d’application de fongicide montaison dans cet essai

 

Ce tableau 1 montre que le fongicide en montaison est rarement rentabilisé en moyenne.  Il convient toutefois de ne pas généraliser.  2009 était une année à forte présence de maladies dont le complexe grillure - ramulariose auquel toutes les variétés avaient été sensibles.  Certaines variétés sont aussi plus sensibles que d’autres.  Sébastian est la variété la plus sensible, surtout à l’oïdium et l’helminthosporiose.  Henley est elle très sensible à la rhynchosporiose.  En 2010 cette maladie était très présente en début montaison, mais n’est guère montée dans le feuillage suite au climat sec pendant la montaison en 2010.

La rentabilité dépend également du prix de vente à la récolte.  Les cotations actuelles pour la prochaine récolte laissent espérer des prix très intéressants (voir les courbes des tendances pour les prix sur le site www.orgedebrasserie.be).

Les tableaux suivants interprètent les rentabilités de la protection fongicide pour 3 prix de vente : les meilleures rentabilités de la protection fongicide aux différents prix sont mises en évidence en caractère gras.

Les essais sont généralement réalisés sur les variétés les plus sensibles : il ne faut donc pas généraliser. Dans les essais 2009 et 2010 entre autres, les maladies étaient bien présentes en début montaison. Si actuellement en 2011 vous ne détectez pas de maladies dans vos parcelles d’orge de printemps, il ne faut évidemment pas traiter la culture. Dans le cas contraire une demi-dose devrait permettre d’attendre sereinement la dernière feuille où il faudra traiter sans oublier d’ajouter du chlorothalonil contre le complexe grillure – ramulariose.

 

Ps : Orginfo envoyé le 4 mai par courrier aux membres de POB.asbl