Orginfo 118 février 2010

de Promotion de l’orge de brasserie, asbl membre du CePiCOP
édit
eur responsable : Jacques de Montpellier
réalisé par Bruno Monfort, FUSAGx

2. Les variétés d'orges de printemps en 2010

1.    Semer de l’orge ce printemps ?

Les prix des orges de brasserie n’ont jamais été aussi décourageants, avec pour conséquence une forte diminution des intentions de semis ce printemps partout dans le monde.  Diverses raisons expliquent cette situation : 2 années consécutives de très bonnes récoltes en orge dans les grands bassins de production (excepté en Amérique du Sud); crise économique qui entraîne une baisse de consommation (sauf en Chine), diminution des stocks dans les entreprises en mal de liquidité …  Malgré une forte diminution de la production attendue pour la récolte 2010, les perspectives de marché ne semblent pas devoir s’améliorer avant la récolte 2011, car les malteurs se disent couverts en grande partie jusqu’à fin 2010 avec la récolte 2009, de plus l’intervention va être supprimée en orge et les stocks actuellement disponibles vont peser négativement sur les prix. 

En attendant 2011 où il y aura vraisemblablement pénurie, il faudrait pour améliorer la situation à court terme que la consommation reprenne significativement suite par exemple un été très chaud et ensoleillé, une coupe du monde  de foot enthousiasmante ….  Possible aussi que la spéculation vienne perturber les prévisions …

Quoiqu’il en soit il reste actuellement des terres libres non contractualisées …  Sur ces terres l’agriculteur a peu de choix : maïs grain ? (ou ensilage s’il y a preneur), froment ou orge de printemps ? avoine ? faut pas y penser : il n’y a pas de marché.  Le tableau suivant fait en concertation avec des agriculteurs et des négociants donne une rapide évaluation des revenus à attendre de ces cultures possibles.

L’avantage va nettement en faveur des orges et froments de printemps qui donnent le même niveau de revenu.  La mesure agri-environnementale spécifique à l’orge de brasserie (orge 2 rangs), de même que des coûts de production relativement faibles, la possibilité d’introduire un engrais vert supplémentaire dans la rotation, l’intérêt des cultures de printemps pour casser les cycles des adventices et ou des maladies sont aussi des arguments en faveur de l’orge de printemps.

 Mise au point suite à des remarques d'agriculteurs et de négociants- stockeurs :

Semer de l’orge ce printemps ?  correctif et mise au point

Suite à diverses remarques en provenance d’agriculteurs ou de négociants, il convient de revenir sur le tableau comparatif des cultures de céréales de printemps sur les terres libres de contrat. 

Le tableau qui vous a été présenté n’est évidemment pas une bible, il doit juste aider l’agriculteur à peser le pour et le contre dans le choix de ses cultures qu’il lui resterait à décider.  Chaque agriculteur, en faisant les calculs adaptés à son exploitation (et toutes sont différentes) peut aboutir à d’autres conclusions ; mais je reste persuadé que pour la majorité la tendance ressortant du tableau restera valide.

Voici une reformulation du tableau où toutes les remarques sont acceptées et intégrées.

 En maïs grains ce sont les frais de semence, de fumure PK et surtout de séchage (dont la source était le site de Synagra) qui étaient jugés excessifs : OK donc pour mettre les valeurs minimales.  En maïs ensilage destiné à être vendu à un voisin, on espérait avoir un meilleur prix ; n’oublions pas qu’en 2009 on pouvait trouver de l’ensilage à 800 €/ha.  (Pour l’autoconsommation de l’ensilage à la ferme, le tableau ne fait pas le bon calcul : il faut dans ce cas considérer les économies d’aliments du commerce que l’ensilage permet).  En avoine pas de contestation, mais en froment de printemps la valeur de la récolte devrait être inférieure de 10 €/t par rapport au maïs grain.  En orge de printemps c’est les prix qui coinçaient : quand on est déclassé on a que le prix de l’escourgeon, mais d’autre part il y a des accords plus ou moins favorables selon les malteurs. 

C’est un point important : certaines malteries peuvent faire des gestes pour soutenir la production alors que d’autres ne comptent rien acheter avant 2011.  Il est important donc de demander à son négociant-stockeur s’il sait répercuter un boni à l’agriculteur.

Tous comptes faits, l’avantage reste dans le tableau à l’orge de brasserie et au froment de printemps 

Attention que les prix retenus de 95, 105 et 115 €/t respectivement en escourgeon, froment fourrager et maïs ne sont pas acquis pour la récolte 2010.  Ce sont des écarts logiques mais la réalité sera peut être très différente. 

Actuellement tous les prix en céréale récolte 2010 sont à la baisse.  C’est là que se trouvent les principales inconnues et inquiétudes.

 

2.     Les résultats des orges de printemps dans les essais EBC

Tableau 2 : Principaux résultats en orge de printemps.  Essais EBC à Lonzée – FUSAGx.

 

Ce tableau donne les résultats à Lonzée des variétés présentes dans les listes des variétés brassicoles (recommandées ou en observation). 

Dans la pratique on trouvera essentiellement sur le marché 2010 des semences en Belgique les variétés Henley, Quench et Sébastian.  Pour son choix, l’agriculteur doit prendre contact avec son négociant – stockeur intermédiaire.  Celui-ci, en accord avec un malteur, peut proposer une nouvelle variété non encore testée dans le réseau EBC.  Dans tous les cas, les contacts doivent être pris avec un malteur avant la mise en culture : il ne sert à rien de semer une orge de printemps et se retrouver sans débouché à la récolte.  Certains négociants proposent des prix plus intéressants que les cotations Creil actuelles qui en prix  récolte 2010 « agriculteur » est d’environ 105 €/t.