Orginfo 114 – début mai 2009

Cet orginfo a été rédigé le 5 mai alors que l'orge de printemps redressait

1ère mise à jour le 8 mai, l'orge de printemps : l'orge de printemps est au 1er noeud :

2ème mise à jour  le 12-14  mai : l'orge de printemps est au stade 2ème noeud

 

 Cervoise : des prix qui restent insuffisants

 Les orges de printemps semés en début mars redressent

 Attention en Sébastian : forte attaque d’oïdium à Lonzée justifiant un traitement de montaison

 

 

1.      Situation en escourgeon Cervoise

Les escourgeons, dont Cervoise, épient en ce début mai, ce qui est tôt pour nos régions ; mais le climat d’avril a été exceptionnellement chaud (+ 2.5 °C par rapport à la normale). Les traitements sont terminés et on attend maintenant la récolte avec une certaine appréhension quant aux prix.  En effet les prix annoncés pour la prochaine récolte, inférieurs aux coûts de production, ne sont guère enthousiasmant : de l’ordre de 90 €/t agriculteur selon les cotations Creil (106 €/t FOB Creil le 21 avril) alors qu’il en faudrait 125 €/t.  Le Cervoise n’est pas mieux coté, si l’on tient compte des frais de réception et de stockage plus importants de 10 €/t : 115 €/t FOB Creil le 21 avril, ce qui ramène également à 90 €/t agriculteur.

Dans ces conditions, comment être motivé pour ne pas de déclasser Cervoise en fourrager (comment compenser les frais, travail et tracas supplémentaires) ?

2.      Les orges de printemps semés début mars sont au stade redressement (début mai).

Les orges de printemps pour la brasserie ont l’avantage d’être intéressantes dans la rotation (diminution des frais de désherbage, répartition du temps de travail …) et de bénéficier de primes récompensant une conduite de culture jugée plus favorable à l’environnement (intrants réduits, plus d’engrais verts, …).  Les prix sont aussi plus proches de la rentabilité ; de l’ordre des froments meuniers mais à moindres coûts, mais aussi moins de rendement.

Les orges de printemps semés début mars avaient atteint le stade 1er talle à la mi-avril et sont maintenant au stade début redressement, ce qui est également précoce !  La durée moyenne du tallage est de 27 jours ; elle a été de 20 jours l’an passé pour un semis tardif au 20 avril.  Le temps relativement chaud du mois d’avril explique aussi cette précocité.

Il est temps de terminer le désherbage, de raisonner une éventuelle fumure azotée complémentaire, et de surveiller les maladies.

2.1     Les pucerons ?

Je n’ai pas encore observé de pucerons.  Quand ils sont présents, ils sont généralement accompagnés par des coccinelles, ce qui facilite les observations ; mais je n’ai pas non plus observé de coccinelles.  Voilà toujours un traitement de gagné.

2.2     Désherbage

Il est temps de terminer le désherbage des orges de printemps.

Contre les dicotylées, évitez les produits mordants tels que bifénox (Vérigal) ou carfentrazone (Allié Express) qui compliquent les observations maladies à cause des taches qu’ils provoquent sur les feuilles.  Vous risquez en effet de traiter inutilement en montaison si vous confondez les symptômes.

On ne traite normalement pas contre les graminées qui l’an prochain seront facilement maîtrisées sur la tête de rotation mais il ne faut pas généraliser.  Si les graminées sont très présentes, il ne faut pas laisser les terres se salir.  Les vulpins ne devraient pas poser problèmes en semis de printemps réalisé à partir de mars ; par contre les folles avoies et jouets du vent peuvent poser problème, surtout en Hainaut.  Il est maintenant tard pour utiliser l’isoproturon (que l’on retrouve dans le Djinn admis en orge de printemps), mais il y a possibilité d’employer de l’Axial si nécessaire (comme auparavant on utilisait l’Assert).

2.3     traitement fongicide en montaison

Si les maladies sont très présentes en début montaison, il faudra se résoudre à traiter pour protéger les nouvelles feuilles qui vont apparaître.  Cela peut arriver si la parcelle est trop riche en restitutions organiques (situation déconseillée), ou si la fumure azotée appliquée en début tallage a été excessive.  Il y a également des variétés plus sensibles que d’autres.

En général il ne faut pas attendre une grande rentabilité du fongicide en montaison (d’autant que les prix annoncés la prochaine récolte ne sont pas bien élevés) parce que la montaison en orge de printemps est souvent très rapide : 10 jours en moyenne entre le stade « épi à 1 cm » - 1er noeud et la « dernière feuille » à plus de 50 % étalée où on applique systématiquement un fongicide.  En escourgeon cette période dure en moyenne 30 jours, ce qui explique que le traitement « de montaison » y est plus facilement rentabilisé.  En 2008 où l’orge a subi une attaque de rhynchosporiose très sévère, le fongicide en montaison n’a apporté que 217 kg d’augmentation de rendement (en plus du traitement systématique de « dernière feuille », mais il n’y a eu que huit jours entre les applications de « dernière feuille » et de « montaison ».

Une année n’est pas l’autre, et un climat plus froid et humide pendant la montaison peut allonger cette période et favoriser une explosion de rhynchosporiose ou d'oïdium.  Une forte présence de maladies justifie un traitement pendant la montaison (à dose réduite éventuellement).  Il faudra retraiter à l’apparition des barbes pour protéger les deux dernières feuilles pendant le remplissage des grains. 

Information de dernière minute du 8 mai : Sébastian subit actuellement une forte attaque d’oïdium indépendamment de la fumure azotée.  Dans ce cas, Sébastian, qui est au stade 1N maintenant, doit être traité en urgence.  Chamonix subit une attaque moins forte de rhynchosporiose, mais si la maladie s’aggrave, il faudra peut être aussi traiter.

Information de dernière minute du 14 mai : les minéralisations du sols doivent être importantes car les témoins fumures zéro azote ont repris vigueur et ont sorti deux nouvelles feuilles.  L'orge de printemps est maintenant au stade 2ème noeud et il reste normalement deux feuilles à sortir (parfois trois). En fendant la tige avec un cuter, si on voit que l'épi s'est allongé de plus de 1-2 cm, c'est l'avant dernière feuille qui sort de la gaine.  Les nouvelles feuilles apparues pendant la montaison sont à Lonzée exemptes de maladies, excepté Sébastian et Chamonix qui présentent des maladies (oïdium et/ou rhyncho) sur la feuille attachée au 1er noeud.  Quand vous faites les observations maladies dépiautez la tige en éliminant les vieilles feuilles des maîtres talles (ou talles principaux) comme ont dépiaute les feuilles d'un poireau.  La vieille feuille attachée au plateau de tallage peut être très malade, ce n'est pas grave puisqu'elle n'a plus aucune importance pour les rendements.  Si le reste de feuillage est sain il n'est pas conseillé de traiter en montaison.

 

2.4     fumure au redressement.

A Lonzée (champ d’essais) où le profil azoté en sortie d’hiver indiquait un déficit de 35 N en comparaison de la normale (26 N sur 90 cm au lieu d’une normale de 60N), il a été appliqué 80 N à l’apparition des premiers talles.  Les restitutions de matières organiques y sont faibles à moyennes et on y craint pas trop de minéralisations tardives.  Nous appliquons maintenant 30 N en complément au redressement, visant ainsi une récolte à 10,5 – 11 %.  Le total sera ainsi de 110 N (80N + 30N).  La fumure normale totale à Lonzée est de 90N.

En situation de plus fortes restitutions organiques il était conseillé de ne pas dépasser cette année 60 N à la première fraction.

Avec une variété comme Chamonix semblant faire plus de protéines (11.7 % en 2008, comparé à 10.8 % en Béatrix) il semble plus indiqué de se limiter à 90 N (dans la situation de Lonzée).

Avec des apports plus importants de matière organique sur la rotation (situation risquée en orge de brasserie) il est recommandé d’être plus prudent encore et le total ne devrait pas y dépasser 70-80 N au total sauf si par expérience vous savez que vous pouvez dépasser ce total tout en restant dans les normes de protéines.  Pour rappel, les protéines augmentent de 0.5 % par apport de 25 N.

Observez votre parcelle.  Si celle ci ressemble plus à une prairie qu’à une culture d’orge, et/ou vous observez de fortes attaques de maladies (oïdium, rhynchosporiose ..) déjà actuellement, il est conseillé d’arrêter les frais en fumure et de ne pas appliquer de fumure de redressement.  L’an dernier pour ces raisons, la fumure à Lonzée a été limitée à 60N pour un rendement de 7 T à 11.5 % (ce qui était juste, mais limite).

Cotisation 2009 :

Vous êtes invité à verser le montant de votre cotisation 2009 à l’association.  Le montant des cotisations est de 12.50 €. Merci d’acquitter cette somme modique mais indispensable au fonctionnement de l’association.

Compte de l’association : 732-3281799-49

Site Web de Promotion de l’Orge de Brasserie asbl : www.orgedebrasserie.be