Les mélèzes possèdent un très bon potentiel de croissance. En Wallonie, grâce à leur plasticité, leur aire potentielle est étendue et couvre la gamme des sols relativement secs à légèrement humides. Les mélèzes sont donc une opportunité de diversification non négligeable. Pourtant, le déclin du mélèze est clair : l'inventaire forestier wallon montre que les surfaces allouées au mélèze diminuent et que les volumes mobilisables vont prochainement diminuer. En effet, les sylviculteurs hésitent à investir dans le mélèze car le prix des bois est faible, les premières éclaircies ne trouvent pas d'acquéreur ou se vendent très mal et les peuplements de mélèze ont la réputation de "mal vieillir". Mais, ces problèmes sont plus que probablement conjoncturels car ils paraissent très liés à la sylviculture traditionnellement appliquée aux mélèzes.

Le mélèze est une essence forestière aux multiples qualités ; d'un naturel frugal, il peut être planté dans une large gamme de sols ; il fournit un bois doté de propriétés mécaniques intéressantes et bénéficie d'une réputation de bonne durabilité naturelle. Compte tenu de ces qualités, les forestiers se sont très tôt intéressés à cette essence, et des programmes d'amélioration génétiques ont rapidement été développés en Europe pour exploiter son potentiel de manière optimale. Les résultats issus de ce programme d'amélioration permettent maintenant aux propriétaires forestiers de disposer de plants de bonnes qualités génétiques et d'une liste de provenances de mélèze (Europe, Japon et hybride) recommandables en Région wallonne.

En fonction de l'éclairement sous le couvert arboré, la végétation du sous-bois peut prendre des aspects variés et avoir des compositions et des recouvrements différents. Du sol nu (éclairement < 2%) à la production de biomasse (> 20% d'éclairement) pour le gibier, le forestier a le choix. Grâce à la relation liant l'éclairement du sous bois avec la surface terrière, expression de la densité du matériel ligneux en croissance, et l'âge du peuplement, le forestier peut aisément calculer la pression de prélèvement à effectuer pour obtenir telle ou telle surface terrière et donc tel ou tel éclairement et ainsi tendre vers les objectifs fixés.

D'une manière générale, il est recommandé d'utiliser des provenances naturelles (mélèze d'Europe) et d'adapter la sylviculture dans les zones ou l'enjeu paysager est important.
La plupart des principes et des techniques développées en faveur du paysage s'applique aussi au mélèze, qui n'est pas une essence comme une autre, puisqu'elle a un pouvoir focaliseur important à certaine période de l'année. Son implantation par bouquets ou par petits parquets doit donc faire l'objet de la plus grande vigilance. Globalement, les mesures en faveur du paysage répondent à trois critères : fonctionnel, écologique et économique en fonction des enjeux dont l'importance est définie en terme d'expositions aux regards et de fréquence de vision.

Réputé pour ses aspects esthétiques, ses résistances mécaniques élevées et sa durabilité naturelle, les mélèzes cultivés en Wallonie apparaissent comme des essences polyvalentes, aptes à de multiples usages. Cependant, la qualité du bois des mélèzes produits en Wallonie reste très variable. Une des explications souvent avancée est la méconnaissance du mélèze et plus particulièrement de sa sylviculture. Par conséquent, avec une sylviculture adéquate et des techniques de transformation adaptée, le mélèze est appelé à devenir, au même titre que le douglas, une essence de premier choix dans la construction.

Matériau d'avenir comme de tradition, le bois a, de tout temps, accompagné l'homme, que ce soit pour se chauffer, cuisiner, se protéger ou s'abriter. Aujourd'hui, pour une nouvelle génération de maîtres d'ouvrage et d'architectes, la construction en bois est devenue synonyme d'architecture contemporaine et respectueuse de l'environnement.

Le mélèze peut comme le chêne, être utilisé partout dans une construction, ce qui lui vaut dans certaines régions l'appellation de "chêne des montagnes" ou de "chêne des résineux". L'avenir du mélèze est donc certain dans notre pays. De petites et moyennes entreprises pourraient certainement investir dans cette voie avec succès, à condition de prendre soin de bien le connaître et de l'utiliser avec respect.

Le choix du traitement sylvicole à appliquer à un peuplement forestier est une démarche qui peut s'avérer très complexe si l'on tient compte des délais entre la plantation et la récolte du peuplement final, de l'évolution des filières de transformation, ou encore de la multiplicité des objectifs que peut poursuivre le gestionnaire forestier. Afin d'aider le forestier à choisir parmi les scénarios sylvicoles, un logiciel d'aide à la décision baptisé MGC_Larch (Make a good choice for larch, faire le bon choix pour le mélèze) a été développé. Il permet d'une part, de simuler l'évolution d'une plantation de mélèze en fonction de scénarios sylvicoles et d'autre part, d'évaluer et de comparer les scénarios construits.