Autrefois la forêtC’est par arrêté royal du 25 août 1897 qu’une section des eaux et forêts vit le jour à l’Institut agricole de l’État à Gembloux, lui-même fondé en 1860.

Les ingénieurs agricoles de l’époque étaient formés après 3 années d’études. Reconnaissant qu’il était “de la plus grande utilité de créer à l’Institut agricole une année supplémentaire facultative dans laquelle les ingénieurs agricoles pourront étudier d’une façon plus approfondie soit les sciences forestières, soit les sciences chimiques agricoles, soit les sciences agronomiques et les méthodes d’enseignement ” le législateur a créé une quatrième année d’étude facultative divisée en 3 sections dont celles des eaux et forêts.

En réalité, les ingénieurs agricoles recevaient déjà avant l’entrée en vigueur de l’arrêté de 1897 des éléments de sylviculture, au sens large, distillés durant les 3 années. Divisé en enseignement pratique et théorique, le cours de sylviculture consistait lors de la première année en l’étude des essences forestières. Au cours de la seconde année, il abordait la culture des bois, des semis, des plantations, la taille, la protection de la forêt et l’arboriculture fruitière. La dernière année comportait des éléments relatifs aux estimations, à l’aménagement et à l’exploitation forestière. Les aspects pratiques étaient abordés par l’intermédiaire d’excursions forestières réparties sur les 3 ans. Les ingénieurs agricoles sortant de Gembloux après 3 années d’études avaient la possibilité de compléter leurs connaissances forestières en s’inscrivant pour une année à l’école forestière de Nancy (aujourd’hui École Nationale du Génie rural, des Eaux et Forêts).

C’est en 1876 qu’une chaire de sylviculture spécifique fut créée eu égard à une discipline en constante progression et au besoin pour l’agronome de maîtriser des aspects complémentaires à sa formation de base.

Le programme de sylviculture au sens large du terme fut étendu par le biais de l’étude des essences exotiques, du traitement des forêts en Belgique complétée par des études relatives au climat, aux sols, aux peuplements, aux modes de boisement, aux améliorations à réaliser, à l’importance de la forêt et à la statistique forestière. L’enseignement théorique était illustré par de nombreuses excursions dirigées dans toutes les régions de la Belgique et par des applications variées relatives au cubage, au martelage, aux estimations, etc. De plus, les étudiants qui désiraient entrer dans une carrière forestière officielle participaient à un voyage d’études, d’une durée de plusieurs mois, à l’étranger.

L’Arrêté royal du 14 août 1920 modifié par l’Arrêté royal du 8 juin 1923 réforme complètement les programmes d’études et répartit l’enseignement agronomique sur 4 années obligatoires conduisant à 6 diplômes spéciaux dont celui d’ingénieur agronome (section des Eaux et Forêts). Les études correspondantes comprennent alors 2 années de spécialisation pour chacune des 6 sections. A la même époque le professeur titulaire de la chaire de sylviculture est directeur de la Station de recherches forestières, créée en 1920 et annexée à l’Institut agronomique au même titre que la Station de recherches agronomiques.

L’Arrêté du Régent du 20 novembre 1946 institue un diplôme d’ingénieur forestier colonial abrogé par la loi du 27 juin 1947 qui consacre définitivement le caractère universitaire des études agronomiques.

La durée des études est alors portée à 5 ans dont deux années de candidature et trois années d’ingénieur conduisant au diplôme d’ingénieur agronome (groupe Eaux et Forêts). La spécialisation de forestier colonial, par la voie des cours à option, fut rattachée au groupe des Eaux et Forêts. Dès les années 50, la chaire de Sylviculture donne naissance à deux chaires : celle d’Économie forestière et celle de Technologie forestière. La chaire de Foresterie des Régions chaudes voit le jour en 1958, marquant ainsi l’attention particulière accordée à la “foresterie” tropicale.

L’Arrêté Royal du 23 mai 1962 mène à une nouvelle réforme des programmes des études agronomiques universitaires à la suite de laquelle de nouvelles sections sont créées, la section des Eaux et Forêts gardant sa spécificité et la renforçant d’une certaine manière au début des années 1980 en prévoyant déjà des plages horaires spécialisées (environ 190 heures) dès le second semestre de la 1e année d’ingénieur normalement entièrement consacrée à un tronc commun.

A l’aube du 3e millénaire, la section comporte plus de 900 heures de cours spécifiques incluant toutes les facettes d’une formation qui n’a cessé d’évoluer pour s’adapter aux exigences du rôle de l’ingénieur forestier et aux attentes de la société. L’essentiel de la formation est fourni par les unités (vocable ayant succédé à celui de chaire) de Sylviculture et de Gestion et Économie forestières celles-ci prenant respectivement aussi en compte les activités dévolues à la Chaire de Foresterie des Régions Chaudes et à la Chaire de Technologie Forestière. Des cours spécialisés dans le domaine de la science du bois, de la phytopathologie, de l’écologie appliquée ou encore de la zoologie, par exemple, sont dispensés par des enseignants émargeant à d’autres orientations.

“L’Unité” de sylviculture est la plus ancienne créée aux premières heures de la formation forestière, l’unité de Gestion et Économie forestières a été mise en chantier en 1987.