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Recherches

L’appauvrissement de la biodiversité globale est devenu une préoccupation actuelle pour notre société. Ce déclin, d’origine multifactorielle, touche également la communauté des pollinisateurs qui assure la pollinisation d’environ 87.5% des plantes à fleurs. Ce service écosystémique garantit d’une part notre sécurité alimentaire et d’autre part le maintien de nos (agro)écosystèmes. Par ailleurs, l’intensification de l’agriculture et la croissance de cultures dépendantes de la pollinisation animale (fruits, légumes, oléagineux, …) ont permis l’expansion mondiale de colonies d’abeilles mellifères, Apis mellifera, Linné 1785, premier pollinisateur utilisé en tant qu’auxiliaire agricole. Cependant, la communauté scientifique s’est aperçue que l’introduction massive de pollinisateurs domestiques modifie drastiquement les réseaux d’interactions des pollinisateurs natifs avec les plantes à fleurs sauvages tant par la compétition pour les ressources alimentaires que par la transmission de pathogènes (virus, microsporidies, bactéries,…) et de parasites partagés. Ces modifications sont susceptibles de perturber la reproduction des plantes ainsi que de participer au déclin généralisé des pollinisateurs.

déclin abeille final

La compétition interspécifique pour les ressources florales résulte dans l’exploitation des ressources alimentaires (jusqu’à épuisement) par le compétiteur le plus fort réduisant automatiquement l’offre en ressources au plus faible. En effet, selon la taille, le comportement alimentaire, le lectisme (gamme de fleurs pollinisées), les distances de récolte de pollen effectuées ainsi que la saison d’activité, une colonie d’abeilles mellifères remporte facilement la compétition alimentaire face à une population locale d’abeilles sauvages.

De plus, les fleurs partagées agissent en tant que plaque tournante dans la propagation de maladies parmi les pollinisateurs visiteurs. Les abeilles infectées sont susceptibles de déposer les parasites et/ou les pathogènes sur les surfaces florales, notamment via leurs fèces contaminées ou encore simplement par contact. En visitant les fleurs, les pollinisateurs sains peuvent ensuite contracter les maladies via du pollen et/ou du nectar contaminé. Les interactions fleurs-pollinisateurs se présentent donc comme une voie importante de transmission horizontale de maladies. Cependant, l’épidémiologie et la dynamique de transmission sont encore mal caractérisées et la question du sens de la transmission subsiste. Suite à la globalisation des échanges commerciaux, certains de ces pathogènes appartenant aux pollinisateurs domestiques, notamment des virus à brin d’ARN positifs et des microsporidies (du genre Nosema), ont vu leur prévalence augmenter faisant des ravages notables dans les populations d’abeilles sauvages, parfois totalement dépourvues de stratégies de défenses adaptées.

L’objectif de ce projet de recherche est double. Au moyen d’une méthodologie innovante, il s’agira (i) d’évaluer la compétition alimentaire sur plusieurs années, entre des abeilles mellifères, Apis mellifera, et des abeilles sauvages (non-Apis) à travers des paysages urbains, agricoles et semi-naturelles. Sur cette base comparative et sur les mêmes sites d’étude, le projet visera également (ii) à établir un gradient de transmission de maladies entre abeilles domestiques et abeilles sauvages.

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