Résumé du projet

A travers une recherche-action interdisciplinaire, ce projet vise à identifier et analyser les conflits fonciers liés à l’accaparement des terres, du sous-sol et de l’eau au Sud-Kivu pour formuler des propositions de solutions et pour influencer le monde politique dans l’élaboration des meilleures politiques de gestion des ressources naturelles.
Dans le cadre de ce projet, deux doctorants du Sud seront engagés, en sciences sociales et en agronomie et seront encadrés par les équipes académiques Sud et Nord. Ils joueront un rôle clé dans chaque phase du projet.

Le projet s’articule autour de trois volets :

1. Le premier volet concerne le renforcement des capacités. Les partenaires académiques du Sud (y compris les doctorants) et de la société civile sont formés à travers une formation méthodologique orientée sur la recherche-action sur base du Land Rush (jeu de simulation) et du théâtre participatif. L’objectif de la formation est de promouvoir un dispositif de recherche innovant permettant de susciter un débat théorique et empirique sur la ruée sur les ressources naturelles. Ce volet concerne ensuite une formation pédagogique sur des outils innovants d’enseignement. Les bénéficiaires directes de cette formation sont les partenaires académiques du Sud (particulièrement les académiques et le staff d’enseignants). La formation les familiarisera avec le MOOC “Ressources naturelles et développement durable” sur la plateforme edX. La formation permettra à ces enseignants d’intégrer cet outil au sein de leurs cours, et d’y impliquer les étudiants congolais.
2. Pour le deuxième volet, une recherche-action interdisciplinaire sera menée en interaction avec les partenaires de la société civile au sein de trois sites ruraux du Sud-Kivu. La recherche se focalisera sur les conflits fonciers liés à l’accaparement des terres, du sous-sol et de l’eau, et leurs liens avec la survie des ménages ruraux. Elle permettra particulièrement de mettre en clair les liens entre le jeu des acteurs et les changements climatiques ainsi que leurs effets sur la vie des populations locales. Dans une première phase, les contradictions et lacunes au sein des politiques foncières en RDC (loi foncière, politique agraire, politique minière, politique forestière, etc.) sont analysées. Ensuite une approche plutôt disciplinaire est adoptée par les équipes : une enquête ethnographique (analysant le rôle des acteurs au sein des conflits) et une enquête quantitative (sur les stratégies agronomiques des populations confrontées par ces conflits). Par la suite, des sketches participatifs impliquant les communautés au sein desquelles la recherche est menée seront organisés. Les données récoltées seront analysés sur base d’une approche interdisciplinaire et ces analyses seront publiées. Un dialogue sur les principaux résultats sera organisé avec la population impliquée.
3. Dans le troisième volet, les résultats de la recherche sont diffusés et des actions de plaidoyer élaborées. La première partie de ce volet concernera un plaidoyer auprès des décideurs politiques et des bailleurs des fonds aussi bien au Nord qu’au Sud sur base des résultats de la recherche. Ceux-ci sont impliqués dès la préparation du présent projet. On envisage également un plaidoyer envers les autorités coutumières. Cependant, le changement politique se fait également à travers la pression effectuée par les acteurs de la société. La seconde partie de ce volet concernera donc la traduction des résultats de recherche vers la communauté scientifique (sur base de publications et organisation de conférences académiques), les médias et la société civile (sur base de reportages audio-visuels), et la communauté d’étudiants (sur base de module pédagogique sur le projet au sein du MOOC).